Le directeur de l'informatique (que l'on a coutume d'appeler DSI) a fort à faire pour diriger et coordonner des spécialités différentes :
L'organigramme de la DSI |
À la volumétrie des données et aux exigences de performance (délai de traitement et d’affichage) répond le dimensionnement des ressources (taille des bases de données, puissance des moniteurs transactionnels et processeurs, débit des réseaux). À la complexité des traitements répond l’architecture des systèmes d’exploitation, langages de programmation, composants logiciels et algorithmes.
Des pare-feux et « zones démilitarisées » protègent les données contre la malveillance et l’indiscrétion ; des systèmes de réplication à distance (back up) les protègent contre les désastres d’origine naturelle (inondations, tremblement de terre etc.). La qualité des données, déjà évoquée, doit être assurée par la programmation des réplications nécessaires. Les logiciels doivent comporter les procédures de reprise automatique et de fonctionnement en régime dégradé qui aident à assurer la continuité du service en cas de défaillance de l’automate ou de rupture du réseau.
Le service doit être supervisé de bout en bout, jusqu’au poste de travail des utilisateurs (et non pas seulement au niveau des unités centrales) : les superviseurs doivent disposer d’outils d’observation et d’intervention en cas d’incident, les utilisateurs doivent pouvoir être informés et dépannés sans délai : un contrat de qualité de service (service level agreement) précise les devoirs de la DSI.
Le dimensionnement et l’architecture ont un coût d’acquisition, de maintenance et de fonctionnement qu’il faut comparer aux avantages que procure le SI : cela conduira parfois à réviser les expressions de besoin.
L’entreprise doit enfin trouver les points d’équilibre entre plusieurs politiques opposées : s’il convient d’acheter certains progiciels sur le marché, il existe des besoins qui réclament un développement spécifique ; la DSI doit posséder en propre certaines compétences et acheter à des SSII ou des consultants celles qu’elle ne pourrait pas rentabiliser ; certaines ressources physiques – mémoire, puissance, réseau, outils logiciels – doivent être possédées et gérées en propre par la DSI, d’autres doivent être externalisées.
Ces choix sont d’autant plus délicats que l’évolution des techniques déplace la frontière du possible et transforme continuellement l’offre des fournisseurs : lorsque le téléphone mobile, par exemple, devient un ordinateur doté d’un GPS et d’un accès permanent à la ressource informatique, lorsque l’Internet des objets se déploie avec les puces RFID, de nouveaux besoins s’expriment pour exploiter les possibilités ainsi ouvertes et la DSI doit leur répondre. Cela suppose un investissement lourd et une adaptation difficile des méthodes de travail.
Tout cela relève de la responsabilité propre du DSI. Il n’appartient pas aux autres métiers de s’en mêler mais il faut qu’ils soient conscients des difficultés que comporte l’informatique, qu’ils sachent écouter et respecter l’informaticien comme il le mérite.
La réussite du SI nécessite une prouesse technique. Mais comme un SI réussi paraît à l’utilisateur commode, simple et facile, celui-ci supposera souvent que sa réalisation a elle-même été simple et facile. L’entreprise doit tout faire pour éviter ces situations où l’informaticien croira nécessaire, pour faire respecter sa technique, de compliquer la vie de l’utilisateur.
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